Faire son deuil après une démission
La démission est généralement la fin d’une période et le début d’une autre. Et comme dans toute transition, il y a un deuil à faire. Car quitter une entreprise, c’est bien plus que quitter des fonctions de travail et un emploi…
Au-delà du travail lui-même, lorsqu’on démissionne, cela implique également de mettre un terme à la relation que l’on avait avec son employeur, avec ses collègues, changer d’habitudes et d’environnement. Pourtant, quand on décide de quitter un emploi pour un autre, la décision est souvent basée sur l’attrait que revêt à nos yeux ce nouvel poste; on ne s’attarde pas aux autres éléments, mais c’est pourtant ce que l’on devrait faire pour partir l’esprit en paix.
Dans une situation idéale, il faudrait pouvoir aller vivre quelques semaines dans l’autre compagnie avant de prendre la décision de quitter son employeur actuel! Ce n’est évidemment pas possible. C’est pourquoi un employé, avant de démissionner, devrait essayer de se renseigner le mieux possible sur l’environnement de travail de l’entreprise qui l’intéresse. Car on oublie souvent que ce qui nous tient dans une organisation, c’est bien plus que notre emploi lui-même, c’est aussi les relations que l’on a nouées avec collègues et employeur.
Savoir ce que l’on quitte
«Démissionner, c’est faire le deuil d’une entreprise, de collègues, de projets de travail», confirme Louise Brochu, CRHA, directrice principale chez Raymond Chabot Ressources humaines. Elle souligne que certaines personnes peuvent vivre de l’angoisse, car elles ont peur de prendre la mauvaise décision en quittant leur employeur : «Et si je me trompais…», se disent-elles.
«Démissionner, c’est un peu comme un divorce», poursuit Alexandre Lafond, vice-président de Mandrake Groupe conseil, une firme de gestion-conseil et de recrutement de cadres. «C’est non seulement difficile d’en faire son deuil, mais on craint également de décevoir la personne avec qui on a eu une relation professionnelle pendant plusieurs années, c’est-à-dire son patron», explique-t-il.
Par ailleurs, si l’on «rate sa sortie», on traîne avec soi un sentiment d’échec et des inquiétudes qui pourraient nuire à l’insertion dans son nouvel emploi. Tout comme un divorce mal réglé pèse lourd sur une relation affective naissante…
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